Haïm Korsia : liberté et entreprise

Transcription de la vidéo

Donc l’éthique vient, dans certaines situations, tempérer ou modérer la liberté individuelle au nom du collectif  ?

Oui, parce que ce n’est pas la loi. Si c’était la loi, ça s’imposerait. L’éthique c’est quelque chose en plus que moi je mets en marche. Par exemple, un de mes grands credo, c’est qu’il n’existe pas d’éthique d’entreprise. L’entreprise n’a qu’un seul but : la maximisation des profits. En revanche, il y a l’éthique des dirigeants et des dirigeantes qui s’applique. Un DRH ne peut pas dire : « Bon, mon job c’est de maximiser les profits, donc je vire tout le monde. » Ce n’est pas ça. C’est celui qui va trouver à convaincre son patron qu’il y a une richesse, qu’on a formé cette richesse humaine, et que si on la renvoie on va peut-être améliorer les comptes, et encore dans dix-huit mois. En attendant ça va être catastrophique pour eux, sans parler du fait qu’ils pourront aller à la concurrence avec tout le savoir-faire qu’on leur a appris. Donc ce sera contre-productif. Sans parler du fait qu’on paupérise la population autour de notre bassin d’emploi. Qui dit paupériser la population dit paupériser des gens qui pourraient être tes clients. En fait il faut juste être un peu intelligent et considérer que notre acte, oui, à un battement d’aile de papillon, peut transformer et aboutir à un tsunami à l’autre bout du monde.

Nos actions aussi ne sont pas innocentes. Toutes nos actions ont des conséquences et l’éthique ce n’est pas de trouver toutes ces conséquences, mais en tous cas de réfléchir aux conséquences qu’on voit immédiatement ou en cherchant un peu plus longtemps.

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