Haïm Korsia – ego

Transcription de la vidéo

Notre ego s’oppose en nous à la pratique de l’éthique…

On n’a jamais dit que l’éthique était facile. C’est un effort. Voilà pourquoi je parlais d’effort, y compris l’effort d’accepter de faire mourir parfois une part de votre vérité pour laisser la place à la vérité des autres.

Où trouver l’énergie qui permet de contrer les pulsions de l’ego ?

Ça s’appelle l’humanité. L’humanité. C’est que finalement il y a la dignité de l’autre qui n’est pas moins digne que moi, quel qu’il soit. Et ça, par exemple, on arrive à le comprendre dans notre société. On voit un autre, c’est l’autre moi, c’est Levinas, je ne vais pas rentrer là-dedans. En revanche, le président Chirac par exemple a fait beaucoup pour reconnaître les cultures, notamment avec le Musée des arts premiers, en changeant l’appellation. Ce qu’on appelait les arts primitifs il l’a appelé arts premiers. C’est une façon de penser que, finalement, les autres cultures ne sont pas moins dignes que les nôtres. C’est Lévi-Strauss avec Tristes tropiques : on se rend compte de l’avancée de sociétés qu’on jugeait nous barbares, primitives, et qui finalement ne sont pas si primitives que ça. Ou alors c’est nous qui sommes très, très primitifs.  Donc une sorte de reconnaissance de la dignité pleine entière de chacun, chacune partout dans le monde. Ça c’est un grand moteur.

Entretien réalisé le 4 octobre 2018

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