Laurent Bibard – éthique et rapport à la mort

Transcription de la vidéo

Pensez-vous que le fait d’essayer de vivre d’une manière éthique change quelque chose dans le rapport qu’on a à la mort ?

Clairement je dirais volontiers oui, je pense, s’il y a un peu de cohérence et de sens ; j’éprouve cette cohérence à mon propos, et tout à l’heure nous avions parlé de la vie et de la mort. Et donc oui, oui, je pense que ça colore les choses, ça les aiguise. De ce point de vue j’admire profondément ce que Jacques Brel a essayé. Le chanteur. Alors je dis le chanteur, je le présente, parce que j’ai remarqué que les jeunes, maintenant, ont oublié absolument qui c’est. À mon grand désespoir je me vois vieillir très, très vite. Donc Jacques Brel a été un chanteur des années soixante, en gros. Mais ce n’est pas à vous que je le dis, je le dis pour l’auditoire ! Il mérite le détour et il affirmait qu’il vaut mieux une vie intense qu’une vie longue. Alors il a eu peut-être la vie brève qu’il attendait, en quelque sorte, ou la brièveté de vie qu’il attendait, mais c’est l’intensité de la couleur de la vie qui prend du sens par la culture de l’interrogation sur la question de l’éthique. Et du coup, tôt ou tard, on rencontre les bords des choses, dans l’ombre, ou dans la lumière, et dans la vie qui s’affirme, ou la mort, mais qui sont les deux versants de la même dynamique, tôt ou tard.

Entretien réalisé le 8 décembre 2008

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