Pejman Memarzadeh – éthique et connaissance de soi
- Nom: Pejman Memarzadeh
- Thèmes: Connaissance de soi
Transcription de la vidéo
Pensez-vous que lutter contre ses pulsions dans un souci éthique nous apprend quelque chose sur nous-mêmes, sur notre fonctionnement ?
Si l’éthique nous apprend quelque chose, c’est vraiment à se méfier de nos pulsions. C’est vraiment un mot − en tout cas il y a un état d’esprit, un état de fait − sur lequel l’éthique doit intervenir, vraiment, dans le sens impératif du terme. C'est-à-dire qu’avec l’expérience, justement, c’est réussir à canaliser nos pulsions, à prendre acte des choses et à ne pas réagir immédiatement. Pas de réaction immédiate et essayer de trouver une réponse intelligente et intelligible.
Donc selon vous, la pratique assidue de l’éthique au quotidien conduirait à une meilleure connaissance de soi ?
Oui, connaissance de soi, oui, effectivement. Ou est-ce que c’est par la connaissance des autres qu’on apprend mieux à connaître la nature humaine ? Parce qu’on se reconnaît dans les autres également. C'est-à-dire que c’est apprendre à se reconnaître dans les comportements des autres. Mais moi je ne considère pas ça comme une sorte de recherche systématiquement intérieure. Non, au contraire, c’est s’enrichir des apports extérieurs, de tout ce qui est humain. En lisant des livres, en allant à des expositions. Finalement, à chaque fois qu’on arrive à se mettre en situation de vibration avec quelque chose qui n’est pas nous, a priori. C'est-à-dire notre capacité à vivre en empathie, par exemple, ou à s’identifier à la souffrance, au questionnement, au doute des gens qui nous entourent.
Je pense qu’il faut surtout accepter qu’on puisse se tromper et que ce n’est pas si grave. L’important c’est de reconnaître qu’on s’est trompé, d’être capable de reconnaître qu’on s’est trompé. De toute façon, je crois qu’on ne peut pas se substituer à Dieu, ce serait trop présomptueux. Donc je crois qu’il faut accepter que c’est une démarche, que c’est une quête et qu’à ce titre on fait au mieux, mais qu’on est faillible.
Entretien réalisé le 5 février 2008