Maurice-Ruben Hayoun – éthique et rapport à la mort

Transcription de la vidéo

La démarche éthique peut-elle transformer notre façon de voir la mort ?

Oui, je pense. D’abord parce que, sans faire de comptabilité avec le Très-Haut, on se dit qu’il est aussi important de réussir sa vie que de bien quitter ce monde. Je considère que le christianisme, qui n’est pas une religion de mort, son plus grand mérite c’est d’avoir appris à des milliards de gens, depuis qu’il existe, à quitter ce monde, c’est-à-dire à réussir leur mort. Je ne suis pas en train de dire que le christianisme est une religion de mort, je veux dire – parce que par les temps qui courent on peut déformer mes propos – que quand on part apaisé on se dit : « J’ai accompli mon travail, j’ai fait mon devoir, je suis bien, je peux donc m’en aller, je peux donc partir pour le grand départ. » Quand tu n’as pas grand chose à te reprocher – après tout ne dit-on pas le défunt ? Le défunt en latin ça veut dire celui qui a payé ses dettes, c’est-à-dire qu’il est parti en laissant l’espace derrière lui propre. Il n’a pas laissé d’ardoise, si je puis dire. Et ça c’est quand même important.

Entretien réalisé le 6 décembre 2007

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