Maurice-Ruben Hayoun – sensibilisation à l’éthique

Transcription de la vidéo

Qu’est ce qui vous a sensibilisé à l’éthique ?

L’éducation des parents, l’origine religieuse qui est juive, et puis surtout l’accent mis sur l’aspect universaliste du judaïsme, qui est malheureusement très peu connu. Pour moi, le judaïsme est d’abord une éthique. C’est très important.

Alors ceci ne couvre pas tout, car il y a toutes les règles de la Thora. Par exemple, la circoncision : que tu sois ou non circoncis, quel rapport avec l’éthique ? Que tu manges ou non du porc, quel rapport avec l’éthique ? Que tu jeûnes ou que tu consommes des aliments le jour de Kippour, quel rapport avec l’éthique ? Que tu fumes un bon cigare le samedi, si tu n’es pas juif, quel rapport avec l’éthique ? Et ainsi de suite, et ainsi de suite : que tu manges du pain levé les sept jours de la fête de Pessah, quel rapport avec l’éthique ? Donc la définition que nous donnons est une définition générale, mais quand même elle reflète une grande partie de l’essence du judaïsme.

J’ai d’abord étudié ces choses – la Bible, le Talmud, le Lykrash –, et c’est ça qui m’a montré que s’il y avait un dieu, c’était nécessairement un dieu de l’éthique et rien d’autre. Et que finalement, respecter ou ne pas respecter telle ou telle règle rituelle n’a pas grande importance. Et que l’altérité juive, dont on a fait un grand battage, n’est pas selon moi une altérité rituelle, mais une altérité d’ordre éthique. On fait ou on essaye de faire ce que l’on doit faire. Ce n’est pas facile, et on ne le fait pas toujours, parce nous sommes des hommes, nous sommes des femmes, et qu’on est parfois plongé dans des situations..., mais il faut toujours avoir ce modèle, ce surmoi, comme dirait Freud, face à soi, sinon c’est la décadence et la décrépitude morale. J’ai dit éthique et puis je dis morale, parce que selon moi les deux commutent, sont interchangeables.

Entretien réalisé le 6 décembre 2007

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