Gérard Klein – éthique et motivation
- Nom: Gérard Klein
- Thèmes: Motivation
Transcription de la vidéo
Quelle est la source de votre motivation à travailler l’éthique ?
Ma motivation, c’est déjà de ne pas trop emmerder les autres, parce que c’est vrai qu’on peut avoir des traits de caractère… Il paraît que j’étais beaucoup plus chiant quand je tournais à haute dose, que je ne le suis maintenant. Alors je pense que ça se travaille, qu’il faut réfléchir. Il y a parfois des situations dans lesquelles on est mal, en fait. Faire l’acteur, c’est bien, mais c’est vrai que ce n’est pas facile. Ce n’est pas facile dans la mesure où ça perturbe quand même les gens. Peut-être que cette perturbation – si on jette une pierre dans un étang, ça va faire des ondes –, peut-être que ta propre perturbation va gêner. Même si elle est un peu attendrie, amoindrie, amortie, elle va peut-être quand même faire chier les autres. Donc ça se travaille, parce qu’on voit bien la réaction des autres, on voit bien qu’on dérange en fait !
Est-ce que cette motivation pourrait être liée à une représentation idéale de vous, que vous voudriez atteindre ?
Oui, bien sûr ! Je ne veux pas être parfait, mais… Un jour, Jean-Yves Bonnet, qui est un bonhomme vraiment bien, qui a des chevaux, qui monte à cheval, qui a une approche du cheval, depuis toujours intéressante… On parlait avec Jean-Yves de « monter à cheval ». Il y a des gens qui disent qu’ils montent très bien à cheval. Et moi, je disais à Jean-Yves - parce que j’avais un cheval que j’aimais beaucoup, Dédé, que Jean-Yves m’avait donné : « Tu vois, pour moi, monter à cheval c’est savoir marcher à côté de son cheval. » C’est vrai ! Quand ça montait trop raide, mon cheval me mettait des coups de nez dans les godasses, l’air de dire :« Attends, tu descends ! » Donc, je descendais et je me faisais toutes les côtes à pied à côté de lui et le cheval était content ! Et là, tu montes vraiment à cheval. Tu es vraiment avec ton animal. Et en fait, c’est ce comportement-là dans la vie qui est bien ! Et Jean-Yves me disait : « Et monter à cheval, c’est faire chier le cheval le moins possible ! » Eh oui, parce que tu es un truc en plus quand même, quand tu te mets sur son dos ! Donc, moins tu le déranges, plus il va être content et plus vous serez bien tous les deux ! Et c’est un peu ce comportement-là qu’il m’intéresserait d’avoir, d’obtenir au quotidien.
Mais c’est sûr que…, moi j’aime bien les changements de vie. Quand je travaillais, je faisais de la radio, puis j’ai arrêté ; après, la série que je faisais depuis longtemps. J’ai vraiment arrêté, parce que je trouve qu’il y a un moment où il faut arrêter. Sinon, on s’enferme dans une affaire, on a l’impression qu’on est important, on croit que ce qu’on fait est important, et ce n’est pas important du tout. Et on s’emplit de quelque chose qui n’est pas soi. Alors, c’est bien de se vider de tout ça, pour se dire : alors, qui suis-je ? C’est vrai, je déconne mais c’est vrai !
Entretien réalisé le 2 novembre 2007