Jean-Claude Guillebaud – éthique religieuse, éthique laïque

Transcription de la vidéo

Est-ce que vous feriez une différence entre une éthique vécue dans un cadre laïque et une éthique vécue dans un cadre religieux, quel qu’il soit ?

Mais ces valeurs désormais ne sont plus la propriété des chrétiens, elles ne sont même plus la propriété de l’Occident tout entier : elles sont universelles. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1948, après la guerre, celle-là montre bien que ces valeurs ont une dimension universelle. Donc je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’être chrétien ou de se dire chrétien pour les mettre en œuvre et pour les mettre en pratique.

En revanche, pour ce qui me concerne, il me paraît important de se souvenir d’où elles viennent, quelle est leur source, quelle est leur histoire, comment les hommes de siècle en siècle ont réussi à les faire triompher. C’est utile donc de se souvenir de leur source pour être capable de mieux les défendre, mais c’est une option personnelle, en effet.

Est-ce que la foi en Dieu peut, selon vous,  modifier quelque chose dans la manière de vivre et de pratiquer l’éthique ?

Dans la pratique de l’éthique… je ne sais pas. Je n’en suis pas sûr. Dans la façon dont on vit intérieurement les choses, oui peut-être ; on est sur un registre un peu différent. Quand on a la foi, on est dans un rapport de confiance avec une personne, celle du Christ quand on est chrétien, et dans une relation de confiance avec les autres membres de la communauté à laquelle on appartient, évidemment. Donc il y a cette dimension intérieure qui est peut-être différente, mais dans la pratique je ne vois pas ce que cela change. Je pense qu’on peut très bien avoir une éthique solide, forte, sans être le moins du monde rattaché à une religion.  C’est une évidence.

Entretien réalisé le 6 mars 2008

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