Christian Charrière-Bournazel – définition de l’éthique

Transcription de la vidéo

Qu’est-ce que l’éthique pour vous ?

Question difficile mais qui finalement se résout pour moi à une réponse assez simple : ce qui me rend sensible à l’autre ou la préoccupation que j’ai de l’autre, me conduit nécessairement à me déposséder de tout orgueil, de toute volonté d’en jouir pour moi, ou de l’opprimer, de le dominer.

Si l’on voulait résumer en une phrase : je mesurerais mon degré d’éthique à ma capacité à me mettre en relation avec l’autre comme avec un autre moi-même. Probablement est-ce dû d’abord à mes convictions personnelles de catholique, mais des convictions ne sont rien si on ne sait les mettre en pratique. Alors je ne dis pas que je suis parfait et que je suis à tout moment parfaitement conscient de ce que je dois de respect à l’autre, mais c’est en tout cas un axe fort de ma vie et de ma vie professionnelle. On n’est pas avocat pour soi, on est avocat pour les autres, et dans ce métier, où justement celui qui vient vous voir est en situation de faiblesse, de manque, de dépendance, le premier réflexe de l’avocat est d’être au service, pas aveuglément, on en reparlera, mais en faisant abstraction de toute relation de domination.

Il y a une phrase de Victor Hugo que je cite très volontiers et qui me parait très remarquable, qui consiste en ceci : « Oh, insensé qui croit que je ne suis pas toi ! » Je pense que c’est un vers d’Hugo qui me guide beaucoup et auquel j’attache une très grande importance. Il ramène toujours à cette grande considération que je dois avoir pour celui qui n’est pas moi, mais que je pourrais être ou qui pourrait être moi.

Entretien réalisé le 21 février 2011

Les commentaires sont fermés.