Christian Charrière-Bournazel

Christian Charrière-Bournazel

Maître Christian Charrière-Bournazel, né en 1946 à Limoges, fut bâtonnier de l'Ordre des avocats du Barreau de Paris du 1er janvier 2008 au 1er janvier 2010.

Titulaire d'un diplôme d'enseignement supérieur en droit de la propriété littéraire, artistique et industrielle, ainsi que d'une maîtrise de lettres classiques à la Sorbonne, il devient avocat au Barreau de Paris en 1973. Il intègre, entre 1973 et 1978 le cabinet de Roland Dumas, et est élu premier secrétaire de la Conférence du stage en 1975. Il a occupé de nombreuses responsabilités au sein du Barreau de Paris jusqu'à son élection à la fonction de bâtonnier. Il est aussi spécialiste du droit de la presse.

Le 26 avril 2001, il est nommé par Laurent Fabius membre du Conseil de la concurrence, au titre des personnalités qualifiées dans les secteurs de la production, de la distribution, de l'artisanat, des services ou des professions libérales. Il occupe cette fonction jusqu'en 2008.

Le 14 janvier 2012, il est élu président de l'instance représentative des avocats, le Conseil national des barreaux (CNB).

Avocat engagé, observateur judiciaire pour la Fédération internationale des droits de l'homme depuis 1981, Christian Charrière-Bournazel a également été président, de 2002 à 2008, de la fédération de Paris de la LICRA; il est membre de son comité directeur depuis 1987 et l'un des avocats. Il participe, au nom de la LICRA, au procès de Klaus Barbie pour Crimes contre l'humanité en 1987 devant la Cour d'assises du Rhône, à Lyon. En 1997, il participe également au procès de Maurice Papon devant la Cour d'assises de la Gironde à Bordeaux.

Lors de la campagne pour le bâtonnat de l'ordre, Christian Charrière-Bournazel s'est fortement engagé pour plus d'éthique, pour une lutte contre les inégalités hommes-femmes, et pour les libertés publiques. Ainsi, le 12 juin 2006, il organise une soirée débat autour du film « Le Procès de Bobigny », où il est accompagné d'Anouk Grinberg, de Gisèle Halimi et de Caroline Mécary.

Lors de son discours de confirmation, le 4 décembre 2007, il dénonce « le dogme de la libre concurrence qui condamne tout ce qui nous distingue comme une entrave, tout ce qui nous est spécifique comme une insupportable dérogation à la grisaille générale. » Considérant que l'avocat n'est pas un simple agent économique, il s'oppose ainsi à l'application du droit de la concurrence aux avocats, imposée par l'Union Européenne et qui interdit notamment aux associations d'entreprises de s'entendre au détriment des consommateurs.

Il s'est également battu pour que l'avocat soit présent dès le début de la garde à vue et pendant toute la garde à vue pendant son bâtonnat et même après qu'il eut pris fin. Son combat n'a pas été vain, au vu des arrêts de la Cour de cassation du 31 mai 2011 qui censurent une garde à vue antérieure à la loi d'avril 2011.

Il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur le 13 juillet 2012 après 40 ans de services.

Bibliographie

- Parcours d'avocat(e)s, entretien avec Christian Charrière-Bournazel, par Christophe Perrin et Laurence Gaune, Le Cavalier bleu, 2010.

- La rage sécuritaire. Une dérive française, Stock, 2011.

Liberté d'expression, justice et fraternité, Balland, 2015