Christian Charrière-Bournazel – justice et religion

Transcription de la vidéo

Vous êtes catholique. Comment concevez-vous la justice divine ?

Je vais vous dire comment je me figure, moi, la justice de Dieu, si vous voulez. C’est très imprudent et très téméraire, parce que je ne suis qu’un malheureux mortel, mais Dieu, selon la foi qui m’a été donnée, est Amour. C’est-à-dire que le plus grand amour que peut concevoir un être humain pour un autre être humain, le père ou la mère pour leurs enfants, l’immense charité des missionnaires est encore peu de choses à côté de l’amour de Dieu dans son humilité et son expression immense.

Et j’ai souvent pensé que le jugement de Dieu n’a rien à voir avec la comparution devant un être supérieur, avec une robe ou sans robe rouge, mais c’est le regard de celui qui aime depuis toujours, et qu’on ne fait qu’aimer sans le savoir même, et à la lumière duquel nous allons nous voir tels que nous sommes, ainsi que nous mesurons le poids de nos fautes et la part de volonté que nous y avons mise. Je pense qu’à ce moment-là la tentation sera celle de nous haïr nous-mêmes et de désespérer. Or le pardon est déjà donné.

Et ce pardon déjà donné, est un pardon qui recrée puisqu’Il est créateur. L’enfant n’aura pas été tué. La jeune fille n’aura pas été violée. Et celui qui consentira à ne pas se haïr parce qu’il est pardonné, sera pour toujours en larmes sur l’épaule de Dieu. Voilà comment je vois les choses.

Entretien réalisé le 21 février 2011

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