Jean-Claude Casadesus – transmission de l’éthique

Transcription de la vidéo

Pensez-vous que l’éthique peut s’enseigner et si oui, comment ?

Par l’exemple. Ce sont de bonnes vieilles méthodes : on transmet aux enfants ce qu’on croit être juste, ses qualités, ses défauts, après la vie se charge à coups de bâtons de rectifier ce que vous croyez bien et qui quelquefois est le fruit d’une erreur. C’est l’instinct aussi qui vous guide. C’est la notion de l’autre. C’est l’adaptation à certaines situations, c’est la part d’humanité qu’on a récoltée de ses prédécesseurs. Ça ne s’enseigne pas ; enfin si, on enseigne les grands principes, je crois. Je crois à l’instruction citoyenne, à l’instruction civique, je crois aux repères. Et c’est comme la foi ou la religion. On ne peut pas ne pas donner des moyens d’information et en vouloir à quelqu’un qui ne les a pas eus de ne pas les ressentir. Je ne suis pas pratiquant, je ne suis pas religieux, mais j’ai fait ma première communion. Mon père était probablement tellement pratiquant que ça m’a – normalement, comme un enfant vis-à-vis de ce que son père essaie de lui transmettre avec une certaine vigueur –, ça m’a fait prendre un peu de distance. Mais ça n’était pas un mal, ce qu’il me transmettait, donc ça cheminait dans ma tête comme ça cheminait dans la tête de mon frère et de mes sœurs, et peut-être aussi dans celle de mes enfants. Mais je crois que l’éthique c’est vraiment un comportement. Plus que les partis politiques, plus que la religion : vous avez des bons prêtres, des mauvais prêtres, des bons communistes, des mauvais communistes. C’est la main tendue et ça passe, je crois, par la compréhension de l’autre.

Entretien réalisé le 17 mars 2008

 

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