Gilbert Cotteau – éthique religieuse, éthique laïque

Transcription de la vidéo

Feriez-vous une différence entre une éthique vécue dans le cadre d’une religion et une éthique dans un cadre laïque ?

Pour moi le transcendant passe par une démarche de spiritualité, plus que par une démarche religieuse. Je me méfie d’ailleurs considérablement de toutes les institutions, religieuses ou autres d’ailleurs, qui me semblent malheureusement très fréquemment très proches de la manipulation mentale. Je ne dis pas que tout est à jeter, je ne dis pas que les églises – je prends le mot église dans un sens très large, qui peut concerner toutes les confessions, même si dans certaines religions on n’utilise pas ce mot –, je ne dis pas qu’elles n’ont pas eu un rôle positif, mais elles ont eu aussi un rôle négatif. Elles ont eu un rôle d’exclusion de l’autre. Et évidemment moi j’aspire à l’universalité, à l’universel plutôt, tellement fort depuis des décennies, que tout ce qui peut porter atteinte à cet universel, à cette aspiration ou à ce ressenti, me paraît toujours un petit peu dangereux. Quelquefois très dangereux

Rien n’est blanc, rien n’est noir, mais la réponse est quand même que si tous les religieux du monde acceptaient de dire : « Voilà, je vis… » – ce n’est pas « je détiens… », ce n’est même pas en terme d’avoir –, « Je vis une forme de la vérité possible de relation avec le transcendant, je ne peux pas détenir ce transcendant, mais je peux au moins dire : Voilà ! La manière dont je pratique, la manière dont je le perçois me convient, me fait avancer, me fait progresser, pas au sens économique, au sens spirituel. » Ça, ça me paraîtrait très positif. Par contre, si les religieux pouvaient perdre complètement la notion de « Je suis dans le seul territoire de la vérité », alors probablement qu’ils feraient un immense cadeau à l’humanité d’aujourd’hui. Et je ne peux que leur demander, les inciter à le faire.

Entretien réalisé le 30 novembre 2009

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