François Goulard – caractères et vertus éthiques

Transcription de la vidéo

Quels sont les caractères éthiques qui vous semblent avoir été les plus nécessaires dans votre vie ?

C’est peut-être le courage qui est le plus marquant, parce que la loyauté… C’est bien d’être loyal, mais on sait aussi qu’on ne peut pas être loyal tout le temps, vis-à-vis, par exemple, d’un responsable politique avec qui on travaille. Parce qu’être loyal tout le temps et sans condition, ça veut éventuellement trahir ses propres convictions. Le courage, c’est peut-être ce qui est le plus difficile.

À certains moments, braver l’incompréhension, braver une certaine hostilité parce qu’on estime que c’est comme ça. C’est-à-dire ne pas se laisser porter par les événements, par la majorité. Ne pas obéir aveuglément à la loi de la majorité, parce qu’il arrive que la majorité se trompe. On en a dans notre histoire, hélas ! des exemples. C’est probablement ça le trait de caractère qui est le plus sollicité.

La lucidité, je crois, parce qu’il faut aussi se rendre compte qu’il y a des gens qui se comportent mal sans vraiment le réaliser. Donc la lucidité, c’est important ; l’effort de réflexion, l’effort de compréhension, mais au bout du compte c’est quand même le courage. Parce que ce n’est pas toujours simple de ne pas être d’accord avec tout le monde. Et puis je dirais à titre personnel aussi, il y a la recherche du confort qui est quand même une tendance humaine assez largement répandue : refuser certains avantages matériels, c’est vivre un peu moins bien… Ça aussi ça demande une certaine volonté.

Avez-vous un exemple précis où vous avez pu mettre en œuvre ce caractère ?

Oui, dans la vie municipale, par exemple. Refuser de faire, refuser un certain nombre de choses qui vous sont demandées, parce que les finances de la commune ne le permettent pas. Ce sont des décisions qui demandent un certain courage politique, oui, c’est vrai.

Entretien réalisé le 15 novembre 2007

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