François Goulard – éthique et effort

Transcription de la vidéo

Sachant que cela demande des efforts, qu’est-ce qui selon vous peut motiver quelqu’un à mener une vie éthique ?

Que ça requiert de l’effort, oui ! La réponse est « oui ! » La question que vous posez a reçu des réponses des philosophes. A ma place Kant vous aurait répondu : « C’est l’impératif catégorique. » C’est-à-dire que je me comporte comme je souhaite que les autres de ma catégorie se comportent pour que la vie en société soit la plus acceptable possible. Il y a de ça, mais je ne suis pas sûr que ce soit la seule raison.

En réalité, et là encore c’est ce que j’ai vécu, on se sent tellement mieux quand on se comporte plutôt bien à ses propres yeux ! Alors, avec toutes les limites de l’exercice !

Il est possible, non seulement possible mais certain, qu’il m’arrive de mal me comporter. Or en essayant, au moins sur un certain nombre de sujets, de me comporter en conformité avec les règles éthiques qui sont les miennes et que j’ai élaborées au fil du temps, au fil de ma vie, je me sens beaucoup mieux, voilà ! Je me sens mieux, tout simplement je me sens plus à l’aise avec moi-même et je trouve que le cynisme est amusant quand on est jeune. En tout cas, je l’avoue, ça m’amusait plutôt le cynisme. Je n’ai jamais rien fait de très pendable : « Voilà, je me permets des choses que tout le monde ne se permet pas, et je suis quand même… » C’est un élément de valorisation, ça peut vous toucher à l’adolescence ou dans la jeunesse, et quand on a passé quelques années, on se dit que c’est un très mauvais calcul, et qu’on est beaucoup mieux quand on s’est fixé des règles et qu’on les respecte. C’est une constatation personnelle.

Entretien réalisé le 15 novembre 2007

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