Miguel Angel Estrella – sensibilisation à l’éthique

Transcription de la vidéo

Qu’est ce qui vous a sensibilisé à l’éthique ?

Dans le petit hameau où j’ai passé mon enfance, il y avait un personnage merveilleux qui est ma grand-mère. Elle s’appelait Pepa. Il n’y avait pas d’eau courante évidemment, donc on allait chercher l’eau dans le puits. Alors elle nous enseignait et elle disait : une main lave l’autre et les deux lavent le visage, ensemble on est meilleur… On était treize enfants, petits, entre cinq ans et quinze ans. Alors les premières leçons d’éthique de ma grand-mère, c’était ça : ensemble on est meilleur. Ça c’est toute une formule intéressante.

Quand on voit un défaut chez quelqu’un qu’on aime, il faut lui dire : « Tu fais fausse route, ce n’est pas bien ce que tu fais », en le regardant les yeux dans les yeux, très profondément et avec beaucoup d’amour. Si le défaut persiste, on lui dit à nouveau et seul à seul ; et la troisième fois si ça persiste, on le dit à la communauté. Alors un jour, c’est arrivé pour moi, j’étais le petit chanteur. Alors ma grand-mère me dit « Mon petit lapin, j’ai découvert un défaut pas beau vraiment chez toi. » J’ai dit : « C’est quoi ? » à ma grand-mère. « Tu es vaniteux. » Et je ne savais pas ce que ça voulait dire. J’ai dit : «  Qu’est-ce que ça veut dire vaniteux ? » « Bon, ceux qui pètent plus haut que leur cul, quoi. » Ça je le comprenais très bien et j’ai dit : « Mais pourquoi vous me dites ça ? » « Parce que, tu vois, quand on te demande de chanter, tu chantes comme un oiseau, tu danses très bien, alors les gens t’applaudissent et toi tu deviens tout rouge, tu as la chair de poule. Ça c’est la vanité. Parce que tu sais, Dieu t’a donné une grâce, qui est la musique. Donc il faut que tu la partages avec les autres. Les grâces qu’on a, il faut les partager. »

Quel a été l’apport de vos parents, de votre éducation, dans votre sensibilisation à l’éthique ?

Donc mes parents ont incrusté en nous – dans nos tripes – l’effort, la discipline, l’exigence personnelle importante.On ne pouvait pas rater un examen, on ne pouvait pas ; il fallait être bon.

Entretien réalisé le14 juin 2008

 

 

 

 

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