René Frydman – définition de l’éthique

Transcription de la vidéo

Comment définiriez-vous l’éthique ?

Je crois que c’est la troisième dimension de l’homme et de la médecine moderne. On a appris à traiter le soma, c’est-à-dire les maladies du corps ; on a un peu appris à projeter les problèmes psychologiques, qui eux aussi pouvaient d’ailleurs entraîner des maladies physiques. Et puis il y a une troisième dimension, qui est celle de la morale, c’est-à-dire une référence à des valeurs, qui peuvent intervenir dans la conduite et dans l’acceptation de techniques médicales que l’on peut faire à un patient, ou qui peuvent ne pas convenir. Et pourquoi est-ce que l’on va accepter ou ne pas accepter ? Ou que l’on va être bousculé ou au contraire adhérer ? Non pas parce que ça va être intrusif dans le corps, non pas parce qu’on a un problème de bouleversement psychologique par rapport à ça, mais parce que ça bouleverse des références, des valeurs. C’est donc une espèce d’échelle de valeurs auxquelles on tient, qui sont liées bien sûr à la culture, avec un fondement religieux très présent ou un peu caché, et à des références morales à ce que l’on estime être bien, pas bien, ou en tous les cas le moindre mal. Parce que je trouve que l’éthique, en médecine, c’est souvent un développement autour de propositions et d’acceptations qui peuvent être le moindre mal.

Entretien réalisé le 14 mai 2008

Les commentaires sont fermés.