Anne Delbée – caractères et vertus éthiques

Transcription de la vidéo

Quels sont les caractères éthiques qui, dans votre vie, vous ont été les plus utiles ?

Pour moi les poètes sont des prophètes. Or, le fait d'avoir à douze ans et demi entendu cette phrase – grâce au théâtre, c'est pour ça que je ne quitte pas le théâtre, ou même si j'ai voulu arrêter cette année ou m'en tenir loin – qui est « que je ne perde pas mon âme, cette sève essentielle ». Ça c'est peut être inconsciemment, dans les pires moments où j'allais être dégradée, je dis que ça, c'est ce qui m'a sauvée. Et ce qui m'a sauvée, c'est cette idée de l'amour, profondément. C'est d'ailleurs cette idée de l'amour qui fait que mes amis rigolent de moi. Parce que j'ai toujours cru à l'amour fou, je n'ai cru qu'à l'amour fou et je n'ai cru qu'aux romans d'amour. D'ailleurs, encore aujourd'hui, si je ne vais pas bien je lis un roman d'amour. C'est-à-dire que j'ai toujours cru à ça : à la fidélité de la chair. Et je pense que c'est ce qui m'a préservée. C'est-à-dire qu'il y a toujours eu, à un moment donné dans ma vie, où je risquais d'être perdue, où tout d'un coup c'est vraiment ma peau même qui fait que... C'est-à-dire, c'est en fait la chair qui m'a sauvée. C'est-à-dire que le fait – mais crûment pour moi la chair – c'est pour ça que je crois absolument à la résurrection de la chair. C'est que la chair est atteignable, la chair est vraiment atteignable. C'est-à-dire que je ne crois pas du tout qu'on est perverti par l'esprit mais on est perverti par la chair.

Entretien réalisé le 30 octobre 2007

 

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