Pierre Mondy – éthique et notoriété

Transcription de la vidéo

Comment gère-t-on sa notoriété quand on veut avoir une démarche éthique ?

Il y a des choses qui marquent, qui marquent parce que c’est populaire. Populaire dans le sens large du terme. Et en plus c’est rediffusé et rediffusé à la télévision : c’est La 7ème compagnie. Jusqu’à ce que je quitte ce monde, je vais avoir accroché dans le dos : « Le sergent-chef Chaudard ». Ce n’est pas là que vous vous faites avoir. Vous jouez au théâtre une pièce, à la Maison de la Culture, au CADO d’Orléans, une pièce qui s’appelle Le Sénateur Fox. Vous jouez Le Sénateur Fox, avec une formidable actrice qui est Catherine Rich. Vous jouez pendant deux heures ce personnage, c’est le personnage titre, c’est une belle pièce, qui n’a rien à voir, mais rien à voir avec La 7ème compagnie, bien au contraire. Vous sortez, il y a un programme, vous avez un beau programme avec votre photo sur une page de A7, puis c’est tout, vous sortez. Vous arrivez, il y a des gens dedans, il y a des gens dehors, vous arrivez, vous dites : « C’est pour Geneviève ? » Ils disent: « Vous ne pouvez pas mettre ‘De la part du sergent-chef Chaudard’ ? » Et vous le faites. Si vous gérez votre popularité en disant : « Mais dites donc, vous rigolez, non ? Non, attendez, vous me prenez pour qui, là ? » là il ne faut pas faire ce métier. D’abord il ne faut pas faire ça. Gérer ça, c’est le plus simplement du monde, le plus simplement du monde.

Et je vous dis, tout bonnement et tout simplement, le fait de couper complètement, mais alors complètement  – en tous les cas c’est mon cas – moi acteur de moi bonhomme. Mondy, c’est le nom de jeune fille de ma grand-mère. Citoyen, je m’appelle Cuq, C-U-Q. C’est un nom tarnais. Je m’appelle Pierre Cuq, dit Mondy. J’ai toujours dissocié Cuq de Mondy. Il y a un citoyen Cuq, qui vote. J’ai toujours refusé de mélanger les choses. Et Dieu sait si on y a fait appel ! D’être ce qu’on appelle les gens qui sont dits « publics », faisant partie de listes, qui... Que les gens le fassent avec conviction, ça je ne les critique pas, je ne critique pas le fait justement de prendre des vraies positions, d’un côté ou de l’autre. Je ne critique pas du tout. Moi, c’est pas mon truc. L’amalgame, c’est pas mon truc. Là aussi c’est un vrai confort. Parce que, quand je vais dans l’isoloir, ce n’est pas Mondy qui vote, c’est Cuq. Il peut changer d’opinion d’ailleurs, mais personne n’a à le savoir, ça ne concerne que moi. Voilà, c’est une façon de vivre.

Entretien réalisé le  30 janvier 2008

 

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