Pejman Memarzadeh – transmission de l’éthique

Transcription de la vidéo

Sensibiliser les enfants à l’éthique dans notre société d’aujourd’hui, c’est un vrai défi…

On vit dans un monde où effectivement tout va tellement vite, de plus en plus vite. Je vois tous les débats qu’il y a autour de l’enseignement, à l’école, dès le plus jeune âge, l’apprentissage, mais je me dis que pour les petits enfants d’aujourd'hui c’est difficile d’être patient. Le monde va tellement vite, on est saturé d’informations, de haut débit, de télévision, de téléphones portables, d’ordinateurs portables, de wifi et autres ! Ce n’est pas facile, le monde bouge, le monde change, et il faut prendre garde quand même à ne pas perdre l’essentiel de vue.

Notre rôle en tant qu’adultes, en tant qu’éducateurs c’est vraiment d’essayer de les guider dans ce brouhaha et de leur faire entendre quelques notes, leur donner des fils conducteurs sur lesquels ils puissent tirer et se construire : l’esthétique, l’éthique, le respect, l’amour, toutes ces choses !

Pensez-vous que l’éthique peut s’enseigner ?  Et si oui, comment ?

Je serais tout à fait favorable à ce que, même très jeunes, à l’école primaire et dans le cadre de nos études, pourquoi pas, on puisse avoir une heure par semaine qui serait consacrée à cette réflexion-là, parce que ce n’est pas forcément que l’enseignement. C’est s’interroger, c’est finalement accompagner les enfants à un processus d’interrogation, et leur apporter des débuts de réponses. Mais de toute façon, comme on sait que c’est une quête sans fin, c’est simplement les stimuler, stimuler leur réflexion, leur conscience par rapport à ce type de questions.

Mais je suis convaincu que ça peut s’enseigner. Mais encore une fois, la complexité, c’est que pour un acte qui doit être efficace et réel, il faut une adhésion totale. Si c’est un acte contraint, l’enseignement de l’éthique ne servira à rien.

Et qu’est-ce qui peut motiver un enfant à aller vers des processus éthiques ?

Eh bien ! justement la curiosité, le jeu, l’aspect ludique, le fait aussi que dans ce jeu de représentations, de réflexion, il y a une projection, il y a beaucoup d’imagination. On se met dans des situations dans lesquelles on n’est pas mis habituellement. Par exemple, il faudrait effectivement que les professeurs, en fonction des âges, des situations types, disent : « Regardez cet exemple de vie quotidienne ! Qu’en pensez-vous ? » Comme si on filmait les gens dans la rue. « Est-ce que ça vous interpelle ? Qu’est-ce que ça vous donne envie de dire ? Est-ce que vous avez envie de réagir ? » Faire ce travail de dialogue avec eux. Je pense que c’est vraiment quelque chose qui peut être très intéressant, mais ça doit partir de quelque chose. C’est difficile, ce n’est pas un programme qui doit être structuré, c’est un programme qui doit s’adapter au questionnement quotidien des enfants dans leur évolution.

Entretien réalisé le 5 février 2008

 

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