Nicole Ameline – éthique et motivation

Transcription de la vidéo

Comment motiver les jeunes à cette importance de l’éthique ?

Je crois qu’il faut réintroduire… Nous avons perdu la référence au sacré dans notre société. Alors on peut le commenter positivement ou négativement, mais en tous cas c’est ainsi, et je pense que malheureusement il n’y a pas une nouvelle échelle de valeur qui soit venue véritablement se substituer à ce manque et aujourd’hui, pour un certain nombre de nos concitoyens, cette évidence du rien quand on a nié le sacré n’a pas conduit à un véritable équilibre nouveau. Et c’est cet équilibre qui manque, il repasse par une hiérarchie de valeurs et il faut recréer cette hiérarchie de valeurs.

J’observe que beaucoup de jeunes sont très engagés sur un certain nombre de domaines, notamment sur l’humanitaire ou dans la vie civique, et c’est peut-être par cet intérêt nouveau – d’ailleurs tout ça pour l’autre, pour aussi une nouvelle forme d’humanisme – qui peut passer aussi par des considérations environnementales ou par un engagement plus social. Je pense que cette valeur de l’engagement au service d’une cause ou tout simplement de son environnement immédiat… Je vois le sourire de jeunes qui donnent des cours de rattrapage à des enfants et je crois qu’il faut donc recréer cette idée que lorsqu’on donne on reçoit beaucoup plus. Cela pouvait être des principes chrétiens, mais ce sont aussi des principes éthiques et cette idée de s’engager au service des autres, sans aucun doute, ça peut passer par là.

Que diriez-vous à un adolescent ? 

À un adolescent ? Je pense que je lui dirais ce qu’a très joliment dit Claudie Haigneré chez moi lorsqu’elle est venue rencontrer plusieurs jeunes, en leur disant : « Souvent les choses vont mal, on a tendance à regarder un peu le sol et à fixer la terre. Alors apprenez à lever votre regard vers l’horizon et levez-le jusqu’au ciel, parce que là on voit les étoiles. » Je pense qu’il faut apprendre à tous les jeunes, non seulement à croire un peu en l’infini, mais à regarder toujours vers le ciel et à ne jamais sombrer dans une forme d’égoïsme ou d’égocentrisme, parce que vraiment servir des intérêts supérieurs ça passe toujours par l’autre, ou la nature, mais en tous cas le respect de la différence et de ce qui nous est autre. Vraiment, je pense que je lui dirais de croire…, de faire un petit peu aussi comme le disait Flaubert : d’avoir de vrais rêves, d’avoir de véritables idéaux et de ne jamais les lâcher. Ça c’est la chose importante. La deuxième chose, pour laquelle j’aurais peut-être un conseil de grande sœur en disant « Surtout ne le fais pas ! », ce serait de choisir la phrase de Bernanos,  qui disait : « Le démon de mon cœur s’appelle “ À quoi bon ? ˮ ».

Entretien réalisé le 14 mars 2011

 

 

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