Miguel Angel Estrella – éthique et vie professionnelle

Transcription de la vidéo

Dans votre vie de musicien avez-vous été confronté à des difficultés d’ordre éthique particulières ? 

Les difficultés importantes de ces dernières années... Bon, en tant que fondateur de Musique Espérance, je suis conscient que depuis quelques années la vie associative est en baisse, parce que l’égoïsme, le narcissisme, les biens matériels, la recherche constante de l’argent, etc. fait un monde qui est contraire à tous les principes éthiques qui devraient guider nos vies.

Colette me signalait… Colette, il faut dire que c’est ma plus grande collaboratrice depuis très longtemps. Elle me disait : « Il faut être conscient des dérives de la vie associative et nous ne sommes pas exempts de ça à Musique Espérance. Dans toute vie associative il y a des dérives à un moment donné. Quand l’organisation commence à pousser, à se développer, ça crée des envies de pouvoir. Des gens qui, tout simplement, veulent ta place. » J’avais quelques éléments qui corroboraient ce que Colette me disait. Mais, optimiste comme je suis, je me suis dit : « Le travail est tellement immense, il y a tellement de choses à faire que, Dieu merci, si apparaît un musicien plus jeune que moi, qui prenne ma place et qui puisse continuer à mener ce bateau à bon port. » Mais hélas ! Musique Espérance, qui a fait des choses extraordinaires dans le monde, n’a pas tenté mes collègues. Donc il y a des gens qui ont pris des choses de Musique Espérance, mais qui ont fait une association à part pour développer autour d’une autre personne…

Le travail communautaire est en crise, c’est comme ça. Il y a beaucoup d’idées de Musique Espérance qui ont été lancées par Musique Espérance dans les années 80, dans les années 90, et qui ont été prises par d’autres pour faire leurs trucs. Ça c’est un problème.

Entretien réalisé le 14 juin 2008

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