René Frydman – éthique et notoriété

Transcription de la vidéo

Est-ce que la notoriété provoque des difficultés sur le plan de l’éthique individuelle ?

Depuis de nombreuses années ça ne me pose pas de problème, parce que j’essaye de rester sur le contenu. Donc soit j’ai des choses à dire, soit je n’ai pas de choses à dire, puis ça suscite un débat, puis je participe, et puis tant mieux, voilà ! Cependant, ce n’était pas très facile dans une société qui est très médiatisée, comme vous le savez.

Et c’est plutôt au sujet de mon rapport avec les médias que j’ai envie de dire un mot, parce que parfois... Je me rappelle qu’au début j’avais failli verser vers ce qui ne me convient pas. Ce qui ne me convenait pas, mais qui pourtant est cette espèce de miroir aux alouettes. C’est-à-dire de participer à tout et n’importe quoi. Je me rappelle qu’on m’avait proposé de présenter un premier livre que j’avais écrit et d’être habillé en Kenzo pour présenter le livre. Parce que c’était Elle qui faisait ça, ou Marie-Claire, je ne sais plus. Enfin, vous voyez ce que je veux dire. Vous rentrez dans ce genre de truc, et c’est vrai que, quand vous n’êtes pas préparé, ça donne un petit peu le tournis. Vous ne savez plus très bien ou vous êtes. Mais très vite ça s’est [arrangé], d’ailleurs avec l’aide de mon entourage proche, qui m’a corrigé le tir. Donc ça c’était au tout début. Je ne vis pas très différemment.

Ceci étant, je pense que le moment du passage est venu, aussi, et donc dans les différents domaines j’ai pu constituer une équipe. C’est vrai que je leur transmets le flambeau et ils le prennent volontiers, d’ailleurs. J’espère qu’ils creuseront d’autres sillons et qu’ils garderont cette tradition de la réflexion, aussi bien dans le domaine de la procréation médicalement assistée – où j’ai, aussi bien sur le plan biologique que sur le plan clinique des collaborateurs et des collaboratrices avec qui je me sens en phase –, que sur le plan chirurgical et sur le plan de la médecine anténatale. Après je suis sûr que ça divergera, comme toujours : les héritages ne sont jamais tels quels, ils sont retransformés.

Entretien réalisé le 14 mai 2008

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