Jean-Claude Guillebaud – éthique et rapport à la mort

Transcription de la vidéo

Le souci éthique qui semble vous accompagner dans le quotidien a-t-il modifié votre rapport à la mort ?

Je n’en sais rien, parce que je suis d’un tempérament plutôt joyeux. Je l’ai toujours été et en fait j’ai l’impression de l’être de plus en plus au fur et à mesure que je vieillis. Donc je devrais être de plus en plus inquiet, puisque plus on vieillit plus on s’approche de la fin. Mais, comment vous dire ? Je ne sais pas si ça a un vrai rapport avec l’éthique, mais il y a un certain respect de soi-même qui nous porte, qui nous tient debout, tout de même. Ne pas pleurnicher sur soi, quoi ! Dans les Épîtres de Paul, de Saint Paul, il y a une phrase qui m’a toujours frappé : «  Soyez toujours joyeux ! » Il y a cette espèce de commandement de la joie de vivre, du fait d’être debout, qui n’a rien à voir avec la gaieté, parce que la gaieté c’est superficiel. La gaieté c’est le show biz. La joie, c’est au sens Bernanos du terme, c’est plus profond. Alors il n’y a pas besoin d’être chrétien, ou juif, ou musulman pour être joyeux. Quand on se connaît un peu mieux soi-même, je crois que ça aide à être plus naturellement joyeux. Il me semble.

Entretien réalisé le 6 mars 2008

Les commentaires sont fermés.