Hélène Grimaud – éthique au quotidien

Transcription de la vidéo

On sent qu’il y a chez vous la recherche assoiffée d’une sorte d’Eden pré-existant ou à venir…

Les deux, idéalement.

Comment conciliez-vous cette soif d’absolu et les difficultés du quotidien ?

Mais c’est ça la difficulté, c’est ça le défi et en même temps c’est ça la beauté de ce défi. Ce n’est pas ce qu’on fait, c’est comment on le fait. Chaque fois je reviens à ça et en fait c’est très simple.

Avec une intention particulière ?

Oui, de le faire, de le faire pleinement, d’avoir le goût des choses bien faites, même si elles paraissent, comme vous l’avez dit, anodines ou unimportant. Ce n’est pas ça qui compte, finalement. Quoi qu’on fasse, le faire avec amour. Et d’ailleurs, la satisfaction qu’on peut retirer de ce genre de pratique est extraordinaire. C’est ce qui vous permet de mieux dormir la nuit.

Cherchez-vous en tout une dimension positive, une leçon à tirer ?

C’est le cas. Parfois il me faut un peu d’aide. Souvent de proches, qui savent me raisonner. Comme quoi on n’est jamais si self-sustaining [autosuffisant] qu’on aimerait. Mais ça, encore une fois, c’est plutôt une belle chose. Mais il n’y a que ça à faire dans les moments difficiles où l'on a l’impression que plus rien n’est évident, qu’on est attiré du mauvais côté. Il n’y a rien d’autre à faire que de voir… On sait tous que d’un moins ne peut naître qu’un plus. Après c’est un mélange: faire confiance en ce que l’avenir vous réserve et aider cet avenir un petit peu aussi avec soi-même et ce qu’on peut y mettre.

Entretien réalisé le 5 mars 2011

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