Claire Nihoul-Fékété – définition de l’éthique

Transcription de la vidéo

Comment définiriez-vous l’éthique d’une manière générale ?

Je tiens beaucoup à ce que l’on reste sur la racine grecque, ethikè; c’est les mœurs, et qu’on ne se bride pas avec une définition de morale. Que les mœurs et la morale soient assez voisins, je suis d’accord, mais je pense que la racine même du mot c’est les mœurs et donc la société. Je crois que par rapport à la morale, l’éthique doit s’inscrire vraiment dans la société. Et donc elle est mouvante. L’éthique d’aujourd’hui en médecine n’est pas celle d’il y a vingt ans. C’est valable pour énormément d’activités dans la société. Donc c’est l’étude des mœurs, essayer de la réglementer  – réglementation c’est un grand mot –, essayer de codifier les mœurs, de codifier ce qui est faisable et ce qui n’est pas faisable pour la société, à un moment donné.

Vous pensez que l’éthique doit amener à codifier des comportements ?

À étudier et à essayer de trouver ce qui est de mieux pour un moment donné sur tel comportement. Non seulement ce qu’il y a de mieux, mais ce qui procure aussi un certain bien-être. Je pense qu’il ne faut pas que l’éthique soit quelque chose de rigoureux, d’intellectuel, de pénible. Je pense que l’éthique bien conduite aboutit à une compréhension de l’autre, une compréhension des énormes différences qui existent entre les pauvres et les riches, les opprimés et les non-opprimés, les forts et les faibles et aboutit à pouvoir faire quelques réflexions. Ces réflexions  aboutissent à des comportements qui permettent d’effacer un peu les inégalités ou de les traiter, d’arriver à les améliorer.

Entretien réalisé le 28 décembre 2007


 

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