Anne Baudart – éthique et société

Transcription de la vidéo

Est-ce qu’il vous semble que la société occidentale favorise les comportements éthiques ?

Je suis plutôt sûre du contraire! J’aurais plutôt tendance à dire, en réfléchissant un petit peu et en étant moins spontanée que dans ma première réponse : je crois que plus on est dans une société où les valeurs marchandes, où les valeurs matérielles sont au centre, et moins peut-être le cadre éthique est clairement dessiné. D’où l’importance de l’enseignement de l’éthique, à mon sens ; d’où l’importance des chaires d’éthique. Je vois la prolifération des chaires d’éthique, ça me fascine assez, ça, dans des écoles de commerce type ESSEC, etc. Je trouve ça très bien. Je n’ai rien contre l’ESSEC, rien contre les écoles de commerce, mais je crois que ce sont effectivement des écoles qui ont pris la mesure précisément de la nécessité de recadrer, de donner un plus par rapport aux valeurs marchandes qui sont les nôtres, où les objets se diviseraient en trois sortes : les fétiches, c’est-à-dire les objets d’adoration dont l’argent pourrait être un des vecteurs, où tout serait fondé sur l’échange. Fétiches, marchandises, enjeux (objets de lutte, etc.). Voilà les trois sortes d’objets devant lesquels nous sommes confrontés tous les jours. Que la vie éthique soit spontanée dans des sociétés très matérialisées comme les nôtres, ça ne semble pas tout à fait le cas. Il faut réinjecter, ou réveiller ce qui peut être en nous et qui dort.

Entretien réalisé le 16 novembre 2007

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