Anne Baudart – motivation à l’éthique

Transcription de la vidéo

Qu’est-ce qui vous motive, vous, à mener une vie éthique ?

Je vais parler un peu psychanalyse. Peut-être d’abord un certain idéal du moi, c’est-à-dire un rapport à moi-même qui passe par cette notion d’idéal, où j’essaie de me regarder en face, où j’essaie de correspondre dans mes actes, mes discours, mon faire, mon dire, ma manière d’exister, à quelque chose qui me semble juste, bon et beau. Parce que les caractères éthiques, c’est ça aussi : répondre à des valeurs. Il n’y a pas d’éthique sans effort et il n’y a pas d’éthique sans valeurs. Alors motiver une vie éthique, ça peut être effectivement un problème de conformité des actes concrets par rapport à un modèle intériorisé – qu’en psychanalyse on appelle l’idéal du moi, mais qui peut s’appeler très simplement un modèle. Qu’est-ce qui peut motiver une vie éthique ? Ça peut être aussi le fait que nous soyons un artisan du vivre ensemble et d’un vivre ensemble un peu meilleur - le petit exemple de tout à l’heure que je prenais pour parler de l’élève qui n’avait pas de quoi se nourrir et je n’aurais jamais imaginé être confrontée à cela. À ce moment-là, ça peut être une motivation, et tout le monde unanimement, quels que soient les caractères des individualités, s’est porté vers l’aide de cette personne, comme s’il y avait une espèce de sentiment de justice et de justesse naturelles qui trouvait qu’à notre époque ça n’était pas normal, dans nos milieux, que quelqu’un ne puisse pas manger ! Donc une vie éthique me semble devoir être motivée, c’est-à-dire finalisée par des valeurs qu’on actualise dans le comportement. On ne peut pas faire fi d’un ordre des valeurs quand on parle de l’éthique.

Entretien réalisé le 16 novembre 2007

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