Anna Baudart – éthique et effort

Transcription de la vidéo

Pensez-vous que la pratique de l’éthique demande un effort sur soi ?

Par essence, par définition, oui. Je crois que là on s’entendra tous pour dire – éthique ou morale, mais laissons, parlons de l’éthique: « Il n’y a pas d’éthique sans discipline. » J’en parlais avec l’exemple de la capacité de résistance : ça demande une discipline de vie. Je dirais que la discipline est autant au niveau de la manière de vivre, la manière de parler, la manière de se comporter, la manière d’aimer. Dans tous les ordres du vécu il peut y avoir une dimension éthique ; il doit y avoir une dimension éthique, si on est encore digne du nom d’homme que l’on porte.

Alors, quand j’ai entendu votre question tout à l’heure sur les caractères éthiques, je l’entendais tout à fait autrement, parce que j’entendais : « Est-ce qu’il y a des modèles éthiques ? » C’est vrai que les réponses passent toujours par la philosophie chez moi. Je pensais à Bergson, par exemple, dans  Les deux sources de la morale et de la religion, qui fait une typologie de caractères éthiques; c’est pour ça que quand on parle, on n’entend pas nécessairement toujours les mêmes choses. Il prend le sage, le héros et le saint : l’homme sage de toute philosophie ou de toute culture, le héros, celui qui saurait résister plus que d’autres et qui apprendrait à d’autres à résister, et le saint, celui qui aurait une conformité par rapport à un idéal sans doute plus religieux.

Entretien réalisé le 16 novembre 2007

 

 

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