Serge Orru – sensibilisation à l’éthique

Transcription de la vidéo

Qu’est- ce qui vous a sensibilisé à cette importance de l’éthique ?

Je suis issu d’une famille nombreuse, sept frères et sœurs, des parents extrêmement fertiles, même si nous étions issus d’une famille modeste matériellement parlant, ils étaient extrêmement fertiles du point de vue de l’esprit, et si je parle de partage, c’est parce que chez moi, mes parents partageaient la table fréquemment. Donc forcément, quand on partage la table, cela veut dire qu’il y a aussi des avis divers qui s’expriment autour d’une table. Voilà. C’est peut-être là que j’ai appris le pluralisme de pensée, parce que d’abord on pense que son papa et sa maman ont la parole de Dieu, que ce qu’ils disent est la vérité.

Et puis on s’aperçoit qu’il y a d’autres avis. Et ces autres avis, ces contradictions, nous construisent. Et puis après, il y a forcément sa bande de copains, sa bande d’amis. Moi il y avait mes frères et sœurs, et ça, c’est une richesse incroyable. Et puis il y a la vie professionnelle. Et puis il y a les rencontres. Et puis il y a aussi la formation scolaire. Et puis après la formation scolaire, on est un autodidacte toute sa vie.

On apprend toute sa vie, on lit toute sa vie. On cherche, on cherche. C’est donc la sédimentation de tous les apports de notre environnement immédiat et lointain. La vie n’est faite que de pollinisation. Bien-sûr, si la matrice familiale est sereine, forte, c’est là aussi un atout considérable.

Auriez-vous souvenir d’une rencontre particulière qui a eu de l’importance dans votre réflexion personnelle sur cette question d’éthique ?

Une prof de français, qui appliquait la méthode Fresnay. Apprendre dans le plaisir. Apprendre dans le plaisir. Et Dieu sait si j’étais réfractaire avec d’autres profs. Je devenais rétif, rebelle ; mais avec elle, je ne comptais pas. D’abord j’avais envie de lui rendre ce qu’elle me donnait, et cela a été des années de ma vie… elle s’appelle Madame Roy, c’est une petite poupée, et je la salue avec émotion, parce que c’est quelqu’un qui m’a beaucoup apporté.

Et aussi un forestier, qui, à l’âge de vingt ans, m’a appris beaucoup de choses  sur la nature, l’écologie.

Entretien réalisé le 5 février 2008

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